jeudi 12 juillet 2012

Trail VERBIER ST-BERNARD


Et maintenant, après la Moulinette Céleste,

un « p’tit » tour en SUISSE  à   pour le 
Trail VERBIER_SAINT-BERNARD !!!
(110 Km et 7300 M D+)


Jeudi 05 juillet, 0820 Hr : la joyeuse troupe composée de Nathalie, son mari Hervé (dit Nono), Frédéric (Fred de la RTBF) et moi-même (Buffalo Joe) prend la direction de VERBIER (petite localité « petzouille » suisse, comme dirait Nath …). Nous arrivons sur place en milieu d’après-midi et nous nous installons dans nos hôtels respectifs (je ne m’étendrai pas sur les prix pratiqués par rapport au niveau de l’hébergement mais on remarque que nous sommes en SUISSE).Nous découvrons une station encore bien peu agitée, morte même et nous aurons aussi du mal à trouver un restaurant ouvert ce jeudi soir !!! 

Vendredi 06 juillet : après une matinée dédiée à la visite de VERBIER VILLAGE et de VERBIER STATION, nous retrouvons d’autres amis trailers : Martine et Marchos (Belgique), Caroline, Sébastien et leur galopin Louis (France), Marie-Jeanne et Jean-Louis (Suisse). Pierre, un autre ami suisse, nous rejoindra au soir.
 
Tous ensemble nous retirons nos dossards sur la Place de l’Ermitage et nous nous soumettons au contrôle du matériel obligatoire. Après, nous parcourons les quelques stands d’équipement situés sur place (ce n’est pas le salon de l’UTMB, loin de là mais bon, tant mieux, car ce sont toujours des prix suisses…). 










Une petite incursion au MONDE DES CREPES
et, ensuite,  nous mettons la touche finale à notre équipement pour le lendemain. Souper à notre hôtel (où une Américaine d’un certain âge et habitant SANTA CRUZ nous tiendra des propos parfois quelque peu étranges) et nous allons nous coucher.



Samedi 07 juillet : après une très courte nuit, réveil à 0300 Hr. Nous avons droit à un p'tit déj et vers 0415  Hr, Nono, Pierre et moi nous montons déjà 100 M de D+) jusqu'au départ où nous retrouvons  Fred, Sébastien et Jean-Louis. Dépôt des sacs destinés au ravito de LA FOULY et briefing à 0430 Hr.
La météo est super bonne et la pluie ne serait prévue que durant la nuit. A 0500 Hr tapante (nous sommes en SUISSE), le départ est donné et les 304 trailers sont lâchés dans les rues de VERBIER STATION (1490 M). Nul besoin de la frontale, il fait suffisamment clair. 
En vue de ma préparation à la Diagonale des Fous, j'ai décidé de ne pas utiliser les bâtons (malgré tout, par sécurité, je les ai mis dans mon sac à dos) : je sais que je vais peiner mais il faut bien s'y habituer. Sans connaître le parcours, j'ai estimé mon temps de course à 2400 Hr, on verra bien !!!
Je serai encore avec tous mes amis durant quelques centaines de mètres et puis, une escale "technique" me fera perdre le contact avec eux tous. A part Pierre et Sébastien, je ne les reverrai plus du tout durant l'épreuve !!!
Déjà une bonne montée de 950 M sur 7 Km jusqu'à la PIERRE AVOI (2400 M), montée durant laquelle des chamois couperont à plusieurs reprises la file de coureurs, fantastique!  Un passage à  travers un  immense filet métallique me lacère quelque peu la main gauche qui se met à saigner assez fort : pas grave mais embêtant, j'en mets partout et courir avec la main en l'air, c'est "étrange". Cela s'arrête enfin après une grosse ½ hr. Une courte descente m'amène jusqu'au 1er ravito situé à CROIX DE CŒUR (2173 M) au Km 9.8 : il est 0700 Hr et cela fait déjà 2 Hr que le départ a été donné.
J'ai une mauvaise sensation, j'ai l'impression que mes jambes n'ont pas trop de "jus" et j'espère que cela va passer et s'améliorer !!! Je suis légèrement en avance sur mon planning horaire.
Je ne m'attarde pas trop au ravitaillement et j'en profite pour nettoyer ma main en sang et rebelote, cela "repisse"…Tant pis ! Le parcours est ensuite assez descendant, on longe longtemps un bisse (petit canal d'irrigation valaisan) et on remonte durant +- 200 M  au COL DU LIN (1658 M, Km 19.6) : mes jambes ne semblent malheureusement pas reprendre du poil de la bête !!!!  C'est aussi à peu près à ce moment que je rattrape et dépasse mon ami Pierre.  
Une bonne descente (-350 M) m'amène au LEVRON, 2ème ravito situé au Km 21.3, 1310 M, où  je refais le plein de ma poche à eau. Il est 0832 Hr et j'ai un peu plus d'une demi-heure d'avance sur mon timing : no stress. 
La descente continue encore et une longue portion plate nous amène à SEMBRANCHER, en fond du Val de Bagnes, à  720 M d'altitude, Km 26.8. Il est 0916 Hr et je suis encore en avance de ¾ d'Hr. La barrière horaire est fixée à 1000 Hr à  cet endroit-là.

Les copains n'ont pas oublié de m'adresser quelques SMS encourageants et j'apprends par Nodule (Yves de BORN TO RUN) que je suis en 202 ème position et que Nono est 9 Min devant moi. Je prends mon temps, je remplis ma poche à eau encore une fois  et je "déguste" un bon bol de soupe aux vermicelles. Hm, c'est bon  malgré la chaleur ! 
Vu que nous sommes en fond de vallée, il va bien falloir remonter, alors, on y va ! Nous quittons SEMBRANCHER via ses ruelles et direction CHAMPEX. Cela ne monte pas très fort mais cela monte longtemps !!! Mes jambes n'ont toujours pas retrouvé leur "jus" !

Après 8 Km et 850 M D+, j'atteins le ravitaillement de CHAMPEX (1473 M, Km 34.3) vers 1106 Hr. C'est chouette de découvrir cet endroit de jour (lors de l'UTMB, il faisait noir). J'ai encore près d'une heure d'avance sur mon plan de marche malgré mon manque de punch, je ne dois pas encore me tracasser…. Vu qu'il y a encore 14 Km jusqu'au ravitaillement suivant, je fais le plein d'eau et je repars après 10 Min.
Je fais exactement le chemin inverse de l'UTMB, et de jour donc, par la rive gauche du torrent,  jusque LA FOULY. Cela monte gentiment (D+ 680 M) et j'arrive au gros ravito de LA FOULY (1600 M, Km 48.7) à  1421 Hr, avec plus d'une heure d'avance sur la barrière horaire fixée à 1530 Hr mais en n'ayant plus que 35 Min de bon sur mon timing!!! 

Nous ne sommes pas encore à la moitié de l'épreuve et j'ai déjà 09 Hr 21 de course.


Je me change complètement vu que nos sacs personnels sont là. Je retrouve Sébastien qui repart justement et qui m'apprend qu'un indélicat a volé les bâtons de Nono à CHAMPEX : incroyable ! (Nono en a racheté une nouvelle paire à LA FOULY). 

Je reste une bonne ½ Hr sur place avant de repartir, toujours sous un soleil très généreux. Le paysage est grandiose : le Val Ferret se montre dans toute sa beauté et je le découvre d'un autre point de vue que celui de l'UTMB, c'est grandiose !  
Selon les organisateurs et les favoris de l'épreuve, celle-ci ne démarre réellement qu'à partir d'ici !!! Pauvre de moi !!! Je n'ai fait que 2800 M de D+ et il en reste encore plus de 4000 !!!! Et encore 61 Km !!!!

  
Après une progression ascendante dans les alpages et à flanc de coteau, nous atteignons ARS DESSUS (1955 M) : la moitié de l'épreuve est faite. Ensuite, cela monte très fort jusqu'aux lacs de FENETRE où je découvre un magnifique paysage : la montagne est vraiment belle.

Cela me fait quelque peu oublier mes jambes mollassonnes : JE SUIS BIEN !!! Encore un dernier effort à travers les cailloux et quelques névés et j'atteins le COL de FENETRE (2698 M, Km 59.7) à 1737 Hr, après  +- 1300 M D+. Et voilà, je bascule en Italie durant quelques centaines de mètres !!!!


 

Une bonne descente (- 300 M) m'amène à la route du Col du GRAND ST-BERNARD où des motards me font envie sur leurs belles machines ! Je traverse cette route et je remonte un bon sentier jusqu'au GRAND ST-BERNARD (2469 M, Km 62.9) où j'arrive au ravito à 1826 Hr (1/4 Hr en avance sur mon planning : ça diminue). 

Un bon petit bouillon pour me revigorer et, après de nouveau avoir fait le plein d'eau (il reste 14 Km jusqu'au point suivant), je repars. A part les peluches dans les vitrines des boutiques, je ne vois pas de vrais chiens ST-BERNARD !!!
Direction le COL DES CHEVAUX (2714 M, Km 65.1), via un sentier assez technique, que j'atteins après 275 M de D+, non sans mal encore et toujours : le jus manque… Je bascule dans la descente de la Combe de DRONE et un panneau "DESCENTE DANGEREUSE" est judicieusement placé : celle-ci l'est vraiment et, de plus, très technique. Ce n'est pas le moment de trébucher ou de rêvasser !
Je rejoins un trailer américain, ROB,et je me sens un peu moins seul d'un coup. 

Au bas de cette combe, un contrôleur nous "puce" et il est alors 2005 Hr : déjà 1505 Hr de course. Le chemin s'adoucit et , après avoir évité quelques vaches qui ne voulaient pas laisser le passage, je longe le lac des Toules et je rejoins BOURG-ST-PIERRE  à 2140 Hr. J'ai maintenant ¼ Hr de retard sur mon planning mais j'ai 2  Hr d'avance sur la barrière horaire (2330 Hr) : cela va aller, no stress.


La nuit tombe et la frontale est de mise maintenant.
Des pâtes sont proposées et j'en profite pour me rassasier et me reposer quelque peu. ½ Hr plus tard, je quitte ce nid douillet et nous empruntons d'abord une route forestière et ensuite un sentier alpestre. Je vois plein de frontales un peu partout sur les flancs de la montagne et j'aperçois au loin les lueurs de la Cabane de MILLE, prochain objectif situé au Km 88.4 (2480 M) : mon dieu que cela me semble éloigné, surtout que le sentier ne semble pas s'y diriger directement !!!! J'ai toujours aussi peu d'énergie dans les gambettes mais je ne veux pas utiliser les bâtons non plus !!!
J'arrive enfin à la Cabane de MILLE à 0145 Hr (tiens, nous sommes dimanche) après plus de 1.000 M D+ et sous un vent très fort et frisquet. Un bon bol de soupe m'est offert et même apporté sur mon petit banc par un bénévole, quel confort !!!! 

Avant de repartir et vu le vent glacial, je décide d'enfiler du chaud : ma veste, mes gants et mon bonnet.  Ce ne sera pas du luxe.
Après 10 Min, je repars bien emmitouflé et j'aborde la descente qui doit m'amener à LOURTIER (1074 M, Km 99.3) après +-1500 M de D-. Peu après avoir abordé cette descente, je vois un trailer couché dans les fourrés : je lui demande si ça va et il me répond par l'affirmative. Je le laisse alors en paix. 

J'en profite aussi pour enlever toutes mes couches car il fait vraiment bon (ou plutôt, la descente m'échauffe bien). Ces 11 Km de descente ne sont pas faciles du tout et les cuisses chauffent un Max, elles aussi, mais bon, il faut y aller. Il me faudra quand même presque 3 Hr pour réaliser cette descente !!! 
Je rejoins le ravito de LOURTIER à 0440 Hr avec quasi 2 Hr de retard sur mon planning horaire : je n'avance plus, misère !  Néanmoins, j'ai 3 Hr d'avance sur la barrière horaire (0730 Hr) et j'ai jusque midi pour effectuer les 11 Km et 1200 M D+ qui me séparent de VERBIER (arrivée). C'est bon, il n'y a pas le feu au lac (ou pas encore ) !!!! 
Après ¼ Hr de repos, je reprends le cours de l'épreuve : un chouïa de route, un chouïa de prairie et j'attaque (ou alors serait-ce l'inverse) la fameuse montée de LA CHAUX. Quelle horreur et quel mur! 


Le jour commence à poindre et j'enlève ma frontale. Je ne me suis jamais autant arrêté dans une montée!!! 


Vers 0630 Hr, la pluie commence à tomber et je me résous  à enfiler ma veste imperméable. Je sors du bois et une dernière crête bien raide m'attend. Vu la pluie et le sol glissant qui m'empêche d'avancer, je me décide finalement à prendre mes  bâtons pour terminer les 200 M de D+ jusque LA CHAUX (2200 M, Km 104.2) où j'arrive au dernier ravitaillement à 0741 Hr, après 0245 Hr d'ascension (le mot est juste).

De tonitruants bravos nous accueillent dans la tente-ravito : quel bonheur! La fin  (de l'épreuve) est proche : il reste 7-8 Km jusque VERBIER et presque tout en descente (- 800 M). Un p'tit coup à boire et hop, c'est reparti. Il ne pleut quasi plus, super !
La descente vers VERBIER, à  travers les bois et les prairies, est  vraiment casse-pipe. je manque plus d'une fois de voler les 4 fers en l'air et je peux vous dire que les bouses de vache sont bien glissantes…
Arrivé au hameau de CLAMBIN sur les hauteurs de VERBIER STATION, je discute 5 Min avec un riverain et j'en profite aussi pour remettre un peu d'ordre dans ma tenue (pour les photos, la télé, les groupies !!!!)
C'est reparti pour la descente finale  jusqu'à l'arrivée Place de l'Ermitage à VERBIER où j'arrive à 0927 Hr, après 28 Hr 27 de course. Ca y est, je suis FINISHER du VSB 2012 !
Et, surprise, je suis encouragé et accueilli par les organisateurs et mes amis : Jean-Louis, Marie-Jeanne, Caroline, Fred, Pierre. Sébastien et Nono sont déjà dans les bras de Morphée, les veinards !




Après la photo finale, Fred m'offre une bonne bière et je l'engloutis avec bonheur, quel délice ! Cela change des boissons avalées durant ces 28 Hr. 

Quelques chiffres :     304 partants   
                           172 finishers (57 %)     132 abandons (43 %)
                            1er au scratch : Emmanuel GAULT      : 14 Hr 05
                            88 ème         : Frédéric GERSDORFF : 23 Hr 44
                            119 ème        : Hervé NOWE (NONO) : 26 Hr 12
                            135 ème        : Sébastien LE DROGO : 27 Hr 28
                            151 ème        : Joël MEUWIS          : 28 Hr 26
                            171 ème et dernier finisher              : 30 Hr 11 

Pour diverses raisons, Pierre et Jean-Louis auront mis un terme à leur épopée avant VERBIER.
Il ne faut pas oublier, non plus, les participants au parcours "initiatique" LIDDES-VERBIER, de 29 Km avec 2500 M D+.

En effet, ils auront aussi souffert et dans le Col de MILLE et dans la montée de LA CHAUX. Nathalie, la tendre moitié de NONO, a parcouru l'épreuve en 08 Hr 58. Bel effort et quel mérite également. Tandis que Martine et Marchos, engagés sur la même distance, préfèreront s'arrêter à LOURTIER, avant la montée vers LA CHAUX. 

Après un passage pour récupérer et la caution et le cadeau finisher (polo technique)   


  

et mon sac personnel revenu de LA FOULY, je rejoins, clopin-clopant, mon hôtel à VERBIER VILLAGE. 
Une bonne douche me fait énormément de bien et je me repose un peu vers 1100 Hr. Je ne me réveillerai que vers 1415 Hr, sans avoir entendu les SMS qui me seront parvenus !  

Le soir, nous nous retrouvons, Martine et Marchos, Nathalie et Nono, Fred et moi, au restaurant AL CAPONE à  VERBIER STATION afin de fêter notre succès et de recharger méritoirement nos accus !!!

 


Lundi 09 juillet : après une nuit quelque peu réparatrice (au point de vue du sommeil car les muscles sont bien endoloris), nous reprenons la route vers la Belgique et ce, sous le soleil. 

Malheureusement, la pluie nous y accueillera !!!
Les 2 jours suivants me laissent encore les jambes et les mollets raides et je ne parviens pas encore à récupérer de la fatigue engendrée par cette longue épreuve.
En y réfléchissant bien, il s'agit certainement d'une des courses les plus dures à laquelle  j'ai participé (après Le Grand Raid des Pyrénées 2011) mais, vu que je n'ai presque pas utilisé les bâtons, cela me réconforte un peu.
Il y a encore du travail pour la Diagonale des Fous à LA REUNION mais je sais ce que je dois améliorer, c'est le principal !




On était bien !!! On est bien !!! On sera bien !!!

Site internet de l’épreuve :        http://www.trailvsb.com/


Buffalo Joe
(Joël Meuwis)