mercredi 22 février 2012

GRAND RAID DES PYRENEES (26-27-28/08/2011)





GRAND RAID DES PYRENEES
160 Km et 10.000 M D+
26-27-28 août 2011

Après avoir bouclé l'UTMB (Ultra Trail Tour du Mont Blanc) en 2009 et après son édition avortée de 2010, j'ai décidé de me rendre dans l'autre grand massif montagneux français, les Pyrénées, afin de participer au fameux Grand Raid des Pyrénées (GRP) dans sa version ultra (160 Km et 10.000 M D+) et qui se déroule en même temps que l'UTMB.

Cela représente donc un nouveau challenge pour moi qui, d'emblée, me semble plus difficile. En effet, selon les échos perçus, les sentiers seraient beaucoup moins "roulants", plus rocailleux et plus accidentés que dans les Alpes. De plus, cette année, mon épouse ne m'accompagne pas et ne pourra donc m'épauler sur place. Néanmoins, elle m'encouragera virtuellement par ses nombreux messages ainsi que le feront également les (célestes) amis.

C'est ainsi que, ce 23/08/11, j'ai pris la direction de VIELLE-AURE, village organisateur du GRP, situé à proximité de SAINT-LARY SOULAN et des fameux cols menant vers l'Espagne que le Tour de France cycliste arpente régulièrement (Tourmalet, Aspin, etc…). J'y retrouve ,le soir, SIM (Simon WILLEMS, trailer comme moi du team BORN TO RUN de NIVELLES) et sa gentille smala avec lesquels je partage un succulent couscous.

Le mercredi 24/08, j'en profite pour explorer un peu cette région que je ne connais pas du tout et le jeudi 25/08, avec SIM et Arnaud SALMON  (COUREUR CELESTE) c'est la remise des dossards, le contrôle des sacs et du matériel obligatoire, le dépôt des sacs destinés aux bases-vie et le briefing.

Justement, ce briefing s'est avéré très important car la météo ne s'annonce guère fameuse pour le vendredi : orages, pluie, vent, brouillard. C'est ainsi que l'organisation décide de postposer le départ à 0700 hr au lieu de 0500 Hr le vendredi 25/08 et de ne pas monter au Pic du Midi de Bigorre (2876 M) par sécurité (cela nous évitera 7 Km et 500 M D+!!!!).

Vendredi 26/08 :
Après une mauvaise nuit (stress et impatience), je retrouve, Simon, Arnaud, leurs familles à VIELLE-AURE, vers 0630 Hr. Après un dernier briefing donné par l'organisation, le départ de l'ultra est donné à 0700 Hr pile. Sur 823 inscrits, seulement 710 trailers (dont 10 Belges) prennent le départ. Le temps est sec, chouette!

Nous quittons la place de la mairie de VIELLE-AURE par une petite départementale pour rejoindre VIGNEC  et ensuite, via un petit chemin, nous montons jusqu'à la station d'ESPIAUBE (1589 M). Nous continuons à monter jusqu'au col de Portet (2215 M) par la piste de ski avant de basculer vers le 1err ravitaillement (Restaurant MERLANS, 2038 M, 13,4 Km, 1424 M de D+ cumulé) que j'atteins à 0927 Hr. Inutile de dire que Simon et Arnaud sont déjà passés depuis quelque temps !!!

Mon ravitaillement effectué rapidement, je repars en remontant droit dans la pente pour rejoindre le GR10 qui domine le lac de l'Oule. Après être passé entre les lacs de Bastan, par un sentier très technique et caillouteux, je remonte vers le col de Bastanet (2507 M, 1918 M D+ cumulé). Après avoir fait l'appoint d'eau au refuge de Campana (2225 M),  on redescend vers le lac et le barrage de Gréziolles (2041 M), toujours via un sentier fort caillouteux et technique. Le mauvais temps commence à s'installer et la pluie tombe, zut!

Nous contournons le lac de Caderolle par l'ouest et nous abordons des pentes herbeuses jusqu'à la cabane de Barassé. De là, nous passons à côté de la cascade du Garret pour rejoindre le village d'ARTIGUES, ravitaillement situé à 1190 M et à 28,9 Km depuis le départ. Je suis sur place à 1247 Hr alors que la barrière horaire est fixée à 1415 Hr: je suis à l'aise!  De plus, je suis en avance d'1 Hr sur mon plan de marche, parfait !

Après avoir signalé ma position à mon épouse, je quitte ARTIGUES par un sentier boueux qui remonte vers la cascade d'Arize. Le sentier devient plus rocailleux et nous montons vers le col de Sencours. La pluie persiste vraiment et le vent s'en mêle. De plus, il fait vraiment froid.

C'est frigorifié, comme la plupart des trailers, que j'arrive au col à 1509 Hr (Km36, 2378 M, 3140 M de D+ cumulé)et après s'être vite fait badger, je me réfugie  dans un abri en pierres où se trouvent les tables de ravitaillement. Tremblotant,  je change de vêtements  et je me ravitaille. Après avoir demandé l'assistance d'un bénévole pour m'aider à enfiler mes gants (si si, la taille était bonne !!!), ragaillardi, je quitte cet abri pour rejoindre la piste du col du Tourmalet et en laissant celle qui mène au Pic du Midi de Bigorre que je ne vois même pas dans le brouillard. 25 trailers abandonneront déjà à cet endroit! La barrière horaire est fixée à 1700 Hr, je suis toujours à l'aise vis-à-vis d'elle et je suis toujours en avance d'1 Hr sur mon timing.

C'est maintenant une longue liaison qui débute : 19 Km en complète autonomie, sans ravitaillement. Par des sentiers tantôt faciles tantôt techniques (pierriers), nous franchissons le col de la Bonida, le lac d'Aoube , le col d'Aoube, le lac Vert, le lac Bleu. Ce dernier est immense et le site est vraiment exceptionnel. De plus, le temps est sec maintenant, c'est génial! Du lac Bleu, nous remontons vers le col de Bareilles (2236 M) et, sitôt celui-ci franchi, nous basculons dans une descente assez raide pour rejoindre le lac d'Ourrec (1750 M) et ensuite, encore remonter vers la Hourquette d'Ouscouaou (1872 M), redescendre via le col de Tramassel vers la station d'HAUTACAM (1509 M) où se trouve un ravitaillement. Il est 1956 Hr et j'ai effectué 55,2 Km et 3900 M de D+ cumulé). 25 autres coureurs jettent l'éponge (total de 50 déjà!!!) Barrière horaire : 2145 Hr mais je suis en retard de 40 ' sur mon planning. Je ne m'en fais pas, je suis bien ou presque (quelques petits problèmes, disons, gastriques, qui perdureront jusqu'à l'arrivée et qui m'auront vu effectuer quelques petites incursions subites dans le maquis pyrénéen)!

De nouveau badgé, je rassure par GSM mon épouse sur ma position et c'est ensuite une longue descente (route, chemin carrossable, sentier) vers la 1ère base-vie située à VILLELONGUE (Km 65, 504 M, 3900 M de D+ cumulé)que j'atteins, la nuit tombée,  à 2132 Hr. La barrière est fixée à 0000 Hr : je n'ai pas de soucis à me faire et je grignote mon retard sur mon planning (35 '). La salle des fêtes est bien remplie. Je récupère mon sac, je me change complètement et je me ravitaille convenablement tout en prenant mon temps (45 '). Etonnant : 74 trailers abandonnent à VILLELONGUE, nous restons à 586 dans la course!

Je téléphone une dernière fois à mon épouse en quittant VILLELONGUE à 2217 Hr pour lui souhaiter une bonne nuit (j'espère) et la rassurer quant à mon état de forme. C'est dur (c'est normal) mais le moral est bien présent et je suis toujours en bon état !!!!

Samedi 26/08 :
Par la route puis par des chemins carrossables et par des sentiers peu difficiles, je monte jusqu'au Turon de Benne (1549 M) mais mes jambes semblent ne plus avoir de jus et j'adopte alors le "pas du guide" qui me permet d'atteindre le sommet à 0129 Hr, après plus de 1.100 M de D+ et 3 Hr après avoir quitté la base-vie. Cette baisse de régime se ressent sur mon timing car j'ai de nouveau 54' de retard mais pas de panique, j'ai 0130 Hr d'avance sur la barrière horaire. Et oui, nous sommes SAMEDI, la nuit est bien entamée (comme mes jambes) et de fines pluies viennent "agrémenter" ma progression.

Néanmoins, ce n'est pas terminé : la montée continue vers le Pic du Cabaliros et cette montée est très longue et dure, surtout que le brouillard et le vent s'en mêlent et rendent la perception des balises peu aisée. D'ailleurs, je serai étonné de me retrouver au sommet sans m'en être rendu compte (KM 80, 2334 M, 5800M de D+ cumulé). Avec plusieurs coureurs, nous recherchons les balises qui tracent la descente vers le col de Contente (2131 M) par un sentier monotrace peu évident dans la nuit et le brouillard.

Cette descente me semble longue vu les conditions climatiques et, après 10 Km de descente depuis le Cabaliros, j'atteins enfin CAUTERETS et son ravitaillement (Km  91, 925 M) à 0639 Hr alors que la barrière est à  0845 Hr : no stress. Par contre, le retard sur mon planning ne s'arrange pas :  0152 Hr.  Mais ne paniquons pas, cela va revenir!!! 98 nouveaux trailers abandonneront encore ici. Je me ravitaille, je m'allonge 5' sur un banc public et  je prends la direction du col de Riou, d'abord par des bonnes pistes boisées puis par un sentier muletier pour aboutir au col.

Durant ma progression vers le col de Riou, je converse avec un berger qui cherche ses moutons et à ma question de la présence de l'ours, il ne me rassure pas en me disant que, cette semaine justement, un de ses béliers s'est fait tuer par un ours et il m'indique l'endroit : juste là où notre sentier passe pour accéder au col!

Le col de Riou franchi (Km  99, 1945 M, 6.800 M de D+), une bonne descente par un sentier roulant m'amène à la station d'AULIANS située à  1713 M (Km 101) et ce, à 1007 Hr. Il fait vraiment beau et le soleil se montre enfin. Je maintiens mon retard sur mon planning (0155 Hr) mais qu'importe, j'avance!

Je me ravitaille et je repars pour 1000 M de descente, d'abord dans un ravin puis à  travers des prairies assez "casse-pipe" (3 jolies glissades) pour rejoindre un bon sentier et finalement, rattraper une vraie route qui nous amène au cœur de ESQUIEZE SERE. Ce tronçon bitumé de + ou 2-3 Km , sous le soleil, n'est pas particulièrement agréable mais bon, il n'y a pas le choix. Je pénètre dans cette seconde base-vie à  1215 Hr alors que la barrière est à 1530 Hr. Super, pas de panique, même si je suis toujours en retard sur mon planning initial de 0130 Hr, retard que je grignote malgré tout. Je suis donc au Km 110, à 721 M d'altitude et ayant effectué 6800 M de D+ cumulé .

Je me change à nouveau complètement et je me ravitaille en prenant mon temps. Je quitterai cette base-vie 48 ' plus tard mais 16 coureurs abandonneront là encore. Nous restons à  472 en course. Je rassure mon épouse sur mes intentions et elle m’encourage de plus belle : cela fait vraiment du bien de se sentir épaulé.

C'est sous un beau soleil et avec des jambes pas très vaillantes (dans les montées) que je reprends le raid et la direction du  ravitaillement suivant : TOURNABOUP, situé à 1436 M et après un dénivelé positif de 750 M. J'y arrive à 1629 Hr, toujours en retard de 0138 Hr sur mon timing! Mais no stress : la barrière est à 2000 Hr et il n'est que 1629 Hr.

Je reprends quelques forces à TOURNABOUP, je remets un vêtement plus chaud (le vent se lève un peu, il fait plus frais et nous allons remonter en altitude) et c'est parti pour plus de 1100 M de D+ vers le col de Barèges à 2469 M. Les sentiers deviennent plus techniques, caillouteux et cahotiques. On arrive sur un faux-plat à la cabane d'Aygues Cluse puis c'est l'ascension finale jusqu'au col de Barèges qui est atteint à 1944 Hr. Il fait assez frais et encore clair. Je préviens encore mon épouse et je lui annonce que ce n’est plus qu’une question d’heure maintenant et que le GRP sera bientôt dans la poche (sauf blessure).

Nous basculons alors dans la descente vers le Laquet de Coste Queillère (site superbe également) et vers la pinède Bastanet. C'est un tronçon assez long (5 Km) et pas du tout évident à courir (racines, cailloux, rochers, etc…). De plus, la nuit tombe et la frontale est bien nécessaire. Nous débouchons alors au pied du lac de l'Oule d'où nous remontons à travers bois pour rejoindre un sentier style "montagnes russes" (220 M D+) nous amenant au restaurant MERLANS à 2040 M (Km 138, 8.900 M de D+ cumulé), dernier point de ravitaillement et de contrôle. J'y arrive à 2210 Hr (Barrière à 0300 Hr) avec un retard de 0240 Hr sur mon timing).
Ce n'est rien, je suis bien même si les montées ne s'enfilent pas comme je le veux mais il n'en reste plus qu'une! Là encore, je prends mon temps mais bon, il faut quand même y aller, il reste encore le col de Portet et la longue descente vers VIELLE-AURE !

Je quitte le restaurant MERLANS et j’attaque vaillament les 175 M de D+ vers le col de Portet (2215 M) et les 13 Km restant jusqu’à l’arrivée. Le brouillard est bien présent et les balises sont difficiles à harponner. Je bascule du col vers la piste de ski assez pentue menant à ESPIAUBE et les cuisses n’apprécient pas de trop. Arrivé à la station-même, je rattrape un petit groupe de trailers et nous trottinons à bonne allure. Nous rejoignons d’autres coureurs terminant le 80 Km et, sentant qu’il est possible de terminer en 42 Hr, je parviens à rester avec un duo de trailers du 80 Km qui me tire littéralement vers VIELLE-AURE. C’est ainsi que nous arrivons ensemble à VIELLE-AURE à 0106 Hr le dimanche matin, le 27/08, sous les applaudissements de quelques dizaines de courageux spectateurs. Finalement, je n’ai jamais rattrapé le retard pris sur mon planning (0147 Hr) et j’ai donc mis 42 Hr 05 Min et 30 Sec pour couvrir ce GRAND RAID DES PYRENEES (383ème).

Ce n’est pas grave ! Sitôt la ligne d’arrivée franchie, après nous être congratulés et avoir reçu notre T-Shirt de finisher, nous dégustons tous les trois une, puis une deuxième bière pression qui nous ont goûté comme c’est pas possible.

Pendant ce temps-là, Arnaud et Simon roupillaient déjà depuis quelque temps : Arnaud est arrivé à 1316 Hr (44ème en 30 Hr15) et Simon à 1757 Hr (158ème en 34 Hr56).

Merci à mon épouse et à tous les amis, célestes et autres, qui n’ont cessé de me soutenir et de m’adresser des messages d’encouragement. Je m’excuse de ne pas y avoir répondu directement et ces petits mots et ces coups de pied au c… virtuels (merci MERCATOR) m’ont véritablement boostés ! Même les amis qui participaient à l’UTMB (Ultra Trail Tour du Mont-bLanc) m’ont adressé des encouragements avant leur départ.   

Merci également à l’organisation sans faille et aux bénévoles qui se sont toujours montré d’une disponibilité et d’une gentillesse formidable.

Cette épreuve pyrénéenne est dure mais très belle. Elle se mérite et elle est incontestablement incontournable, au même titre que l’UTMB à CHAMONIX ou que la Diagonale des Fous à LA REUNION. D’ailleurs, cette dernière devrait être mon principal objectif pour 2012 (année de mes 50 ans et de mon passage en Vétéran 2 !!!!)

Je termine ce Grand Raid des Pyrénées en parfait état, sans blessures, sans crampes, sans douleur insupportable. D’ailleurs, le dimanche matin, nonobstant la remise en route de la machine humaine un peu difficile, tout s’est bien passé et les retrouvailles pour l’apéro et la remise des prix avec Arnaud, Simon, Sapin et tous leurs proches se sont déroulées de manière sympathique et arrosée (raisonnablement quand même).
 

Quelques chiffres :              

823 inscrits pour l’ultra, 710 au départ, 457 arrivés et classés, 253 abandons  (36 %, c’est raisonnable).
Sur les 10 Belges, 7 ont  terminé.
Le team BORN TO RUN (Simon et moi) a réalisé un fameux 100 %  (les patrons, Claire et Yves,  vont être contents !!!!)
Le 1er, PEREZ LOPEZ Oscar a mis 21 Hr36 et le 457ème et dernier classé a mis 48 Hr 09 pour effectuer  les 151 Km et les 9000 M de D+ et D-.

Site internet :                                              http://www.grandraidpyrenees.com/

Joël MEUWIS dit (Buffalo) Joe

dimanche 19 février 2012

Pourquoi Buffalo Joe ?

Pourquoi Buffalo Joe ?
http://www.nepal-secours.be/joel-meuwis.html
Parce que, fort de mon succès ( c'est-à-dire avoir terminé l'épreuve) à l'Ultra Trail Tour du Mont-Blanc (UTMB) en  2009, j'ai voulu associer ma participation à l'UTMB 2010 à la réalisation d'un projet humanitaire en collaboration avec l'ASBL belge NEPAL-SECOURS.










En résumé, j'ai récolté des fonds pour acheter, via NEPAL-SECOURS, des buffles pour des familles népalaises . Résultat : 3000 € ont permis d'offir 10 buffles. Voyez le lien vers l'ASBL ou directement vers le site de l'association ( http://www.nepal-secours.be/).