dimanche 16 décembre 2012

Clôture de mon projet 2012 : NEPAL-SECOURS / Action MAISONS






Clôture de mon projet lié à NEPAL-SECOURS pour l’action « MAISONS » :



Pour rappel, les grandes lignes de mon défi pour 2012
 :



BUT DE L'ACTION : la (re)construction de maisons pour des familles népalaises


Il s’agit de bâtir ou rebâtir quelques maisons pour des familles vraiment dans le besoin et qui ne peuvent absolument pas, faute de moyens financiers, effectuer les réparations nécessaires à leur habitat.
Exemple concret : les murs sont fissurés, le toit a déjà été emporté à plusieurs reprises par des vents violents et il n'y a qu'une seule pièce pour 5 à 7 personnes (cuisine, feu ouvert, chambre à coucher, rangement). Les enfants doivent souvent faire leurs devoirs scolaires dehors. Durant la mousson, la pluie s'infiltre dans la maison.
C'est donc permettre à ces familles de vivre dans de meilleures conditions !
Ajouter une pièce à une maison existante coûte 500 €
Reconstruire une maison endommagée coûte 1000 €
Acheter un petit terrain et y construire une nouvelle maison coûte 2000 €


Comment soutenir ce projet ?
1 km de course = 1 euro
Vous choisissez le nombre de km que vous souhaitez parrainer
et vous versez le nombre d’euros correspondant
Au compte : 001-4708581-83
(BIC : GEBABEBB, IBAN : BE14 0014 7085 8183)
de NEPAL-SECOURS
Avec la communication J. MEUWIS ACTION MAISON


Au 16/12/2012 et en tenant compte d’une promesse d’un don de 250 €, somme devant être versée très prochainement, la somme actuelle des fonds récoltés s’élève à 2.560,40 €.


En concertation avec l’ASBL NEPAL-SECOURS , ces fonds sont destinés à la


Famille BAHADUR ADIKARI




Il s’agit d’une famille de 5 personnes.

Le père, SHIV, est sourd muet et la mère, BISHNU, est sourde.  
           

Binita, 13 ans (classe 9)      


Guita, 10 ans (classe 6)  


Janam, 4 ans (classe 
préparatoire 1ère)
     


Besoins
 :

Le père et la mère tentent de trouver des petits travaux dans les villages voisins.       


La maison ne présente pas de sécurité et lors de la mousson, il est impossible d’y séjourner. Ils doivent alors se répartir dans des familles qui acceptent de les loger.

Une nouvelle maison avec 3 pièces, soit 2.000 euros.

Les meubles et les accessoires de cuisine seront achetés avec le supplément.

Finalement, grâce à ces 2.560,40 €, le projet se concrétise de la manière suivante :

La construction va commencer incessamment. L'astrologue doit donner son avis pour que l'on sache à quelle période construire afin que la maison reçoive la meilleure protection des dieux.



Le drapeau, maintenant traditionnel,  "Thank U Joël", est le seul moyen pour eux d'exprimer leur reconnaissance via une photo.

En avril ou mai, la famille posera avec le même drapeau devant sa propre nouvelle maison.
La maison sera donc entièrement équipée de meubles + couvertures + ustensiles de cuisine.

La concrétisation de ce projet n’aurait pu aboutir ainsi sans la contribution de VOUS TOUS, généreux donateurs,qui m’ont parrainé et encouragé durant cette année 2012 à l’occasion de mes courses qui se sont déroulées en BELGIQUE, en FRANCE, en SUISSE et à LA REUNION et dont le point d’orgue était incontestablement LA DIAGONALE DES FOUS (LA REUNION).

En voici le récapitulatif : 9 épreuves dont 1 arrêt / abandon (DIAGONALE DES FOUS à LA REUNION)

11/02/11
TRAIL DES BOSSES (Hennuyères – BELGIQUE)
15ème/17                                08:29                                     69 Km                     1300 M D+             Edition ZERO

18/03/12
LES FOULEES DU CŒUR (GRAIDE)
                                               04 : 34                                    34,4 Km             970 M D+                          AVEC JOELETTE


25/03/12
TRAIL DU VENTOUX (BEDOUIN – FRANCE)
427 ème                                  07:32:05                                47 Km                     2600 M D+


21/04/12
LA BOUILLONNANTE  
183ème                                   07:31:42                                53,2 Km                  2450 M D+


05/05/12
TRAIL DES VALLEES DU CHEVALIER  
62ème                                     07:47                                      62 Km                     1800 M D+


27/05/12
LA MOULINETTE CELESTE   
43ème                                     17:17:53                                 107 Km                   4753 M D+


07/07/12
TRAIL VERBIER- ST BERNARD  
151ème                                   28:26                                      111Km                    7360 M D+


18/10/12
DIAGONALE DES FOUS (GRR)  
Arrêt à HALTE LA                 50 : 25                                    136 ème Km (sur 170)            8730 M D+ (sur 10800)
               

25/11/11
OLNE-SPA-OLNE  
333ème                   09:39                                                     66 Km                     1950 M D+

Sans oublier, le 21/08/12, l’ascension du CERVIN, quel bonheur  !!! 




Joël Meuwis dit Buffalo Joe



samedi 15 décembre 2012

OLNE - SPA - OLNE 2012 : la course de "trop" !!!



La « der » de 2012 : 25-11-2012

OLNE-SPA-OLNE (OSO  pour les célestes intimes…)

66 Km et +- 2000 M D+



Cela fait 5 semaines que je suis revenu de LA REUNION et j’ai l’impression que j’ai assez récupéré de la Diagonale des Fous. M’étant déjà inscrit en septembre à OSO, je décide donc de participer une nouvelle fois  à cette épreuve (c’est ma 7ème participation).


Malgré la mise en garde de BEAUCAILLOU qui était avec moi en OUTREMER et celle de YVES (BORN TO RUN) qui s’avèreront toutes deux judicieuses, je me rends à OLNE, capitale de la CELESTIE.


Le fameux chalet a disparu et à sa place, un tout nouveau hall des sports y est érigé. Quel contraste!


J’y retrouve tout plein d’amis  et surtout LE GECKO avec qui je ferai une bonne cinquantaine de  KM et pour qui je serai un fameux boulet !!!

Il a bien plu les jours précédents et le terrain promet d’être très boueux ! Il fait assez frais mais il ne pleut pas encore et le vent ne se montre pas encore trop fort.
 

                     LE GECKO                           LA CASTA         (BUFFALO) JOE                MERCATOR

Vers 0810 Hr, le départ est donné et LE GECKO et moi partons assez cool, en queue de peloton.
 

Mes sensations sont (encore) bonnes mais à l’approche de SPA (ravito), je commence à peiner et la machine montre des signes évidents de faiblesse. LE GECKO m’attend et nous arrivons ensemble au ravitaillement où je lui dis de ne plus m’attendre car je ne suis pas du tout en bonne condition. CLAIRE et YVES (BORN TO RUN) m’encouragent et je leur dis que ce n’est pas « TOP »  mais que je continue quand même. De toute manière, je suis trop sale pour monter dans leur voiture !!!!


Je repars un peu avant LE GECKO car une rude montée se présente juste après le ravitaillement. Il me rattrape assez vite et nous continuons ensemble, tant bien que mal pour moi. Nous arrivons enfin au ravito d’ONEUX et je ne suis vraiment pas frais ! Tant pis, je continue et  nous repartons encore ensemble. 


Nous resterons ensemble encore durant quelques Km , parfois avec quelques dizaines de mètres de distance, mais LE GECKO n’en démord pas, il m’attend : brave gaillard !!!
Et grand, tu viens ???? semble dire LE GECKO !!!!

Il arrive avant moi à DROLENVAL (ou CORNESSE ?)et je n’en peux plus : je m’assied par terre quelques minutes en espérant que cela passe. RIQUET m’annonce qu’il ne reste plus que 4 KM et cela me réconforte.


Je repars avant LE GECKO, je n’avance pas et il me rattrape très vite et je lui dis, encore une fois, de ne plus m’attendre, cela n’en vaut pas la peine et, de plus, j’ai ma lampe frontale, donc ce n’est pas grave ! En effet, il est près de 1700 Hr et il fera noir dans peu de temps.


LE GECKO et MERCATOR continuent ensemble et je trottine, je marche, je trottine, je marche et ainsi de suite jusqu’à OLNE, après avoir parcouru un dernier sentier ultra-boueux. Je franchis enfin l’arrivée vers 1750 Hr, après 0939 Hr de course (ou plutôt de « ballade »). Je suis un peu dans le « gaz » et je n’ai plus d’énergie, je suis complètement « claqué »  et vidé.


Malgré une bonne douche bien chaude et agréable, je ne sais discuter que quelques minutes avec des amis. Je n’ai même pas l’envie ni l’énergie pour  boire une bonne Céleste et manger le repas offert par l’organisation, c’est dire !!!


Durant le retour en voiture à la maison, je tâche d’analyser un peu ma situation et, manifestement, cette course était la course de trop : je n’avais pas encore récupéré de la DIAGONALE DES FOUS et j’ai présumé de mes forces malgré ma grande envie de courir !!! Quelle formidable leçon pour moi et cette erreur d’appréciation, je la retiens comme une expérience profitable pour l’avenir. 


Maintenant, grosse coupure afin de bien récupérer et  avant d’envisager autre chose de bien concret pour 2013. 

Je décide également de ne pas participer à la PTL 2013 avec LE GECKO et NONO car je me sens un peu trop « démotivé » et affaibli que pour pouvoir m’investir   sereinement et efficacement dans un tel challenge d’équipe. En effet, parcourir 300 Km et 24.000 M D +, en autonomie, à trois, en suivant une trace GPS, en montagne, je ne me sens pas capable, actuellement, de le faire en 2013 et je ne veux pas être le boulet de l’équipe et pénaliser mes équipiers. En 2014 peut-être ????
 
OSO  est donc ma dernière course pour 2012 et elle met un terme aussi à mon projet humanitaire « ACTION MAISONS » lié avec l’ASBL NEPAL-SECOURS, qui a permis de récolter +- 2560,40 € . Les résultats de cette action feront l’objet d’un autre article.



                    La famille  BAHADUR ADIKARI, bénéficiaire de cette action.

BUFFALO JOE


vendredi 26 octobre 2012

Diagonale des Fous 2012 (LA REUNION)



Après l’UTMB (Ultra-trail Tour du Mont-Blanc),
après le GRP (Grand raid des Pyrénées),
voici le dernier volet de ma trilogie personnelle, 
le GRR (Grand Raid de La Réunion) ou mieux surnommé :


LA DIAGONALE DES FOUS 2012



C’est également le point d’orgue de mon projet humanitaire lié à
 NEPAL-SECOURS, action MAISONS,
 pour lequel mon parrainage a permis d’accumuler des fonds.


Nous sommes 8 Belges sur les 2795 inscrits au Grand Raid et c’est en compagnie de Sylvain COBBEN (CAPITAINE) et de Jean-Luc DELPIERRE (BEAUCAILLOU) que je vivrai cette fabuleuse expérience d’Outremer.

LA REUNION étant située à + de 10.000 Km de la BELGIQUE et le départ de l’épreuve étant prévu le jeudi 18/10/12 à 2200 Hr, nous partons ensemble le 14/10/12 : THALYS (TGV) pour rallier la gare du Nord à PARIS, ensuite RER + ORLYVAL pour rejoindre l’aéroport de ORLY-OUEST et finalement une liaison aérienne (BOEING 777) AIR France pour atterrir à ST-DENIS de LA REUNION le lundi matin vers 0610 Hr.

Les z'oreilles :



 Beaucaillou et Capitaine
 Joe et Capitaine

Après un voyage sans histoire et déjà un chaleureux accueil à l’aéroport par les bénévoles de l’organisation du Grand raid, nous rejoignons notre hôtel à ST-DENIS, ville d’arrivée de la course. 

Nous profitons de ces 3 journées de libre pour s’imprégner un peu des lieux mais nous ignorons encore ce qu’est vraiment LA REUNION car ST-DENIS, la capitale,  n’est pas vraiment représentative de toutes les facettes que présente l’île !!!

Pour mettre un peu la pression (mais était-ce bien nécessaire…), le cyclone tropical ANAIS a décidé de jouer les trouble-fêtes et de fortes pluies sont attendues pour la course !!!
Le mercredi 17/10 après-midi, nous récupérons nos dossards respectifs au stade de LA REDOUTE à ST-DENIS, sous un soleil intense. L’organisation est rôdée et en une heure, nous avons notre dossard, nos T-Shirts (à mettre au départ et à l’arrivée), notre casquette saharienne et tous les cadeaux offerts par les partenaires du GRR.

Le reste de la journée de ce mercredi, nous finalisons la préparation de nos 2 sacs d’assistance (pour CILAOS : Km 72 et HALTE LA : Km 136), du sac et de notre équipement de course. Personnellement, je déferai et referai à de nombreuses reprises mes sacs !!!





Jeudi 18/10/12 : jour J !
 
Après une nuit +- bonne (le stress malgré tout), nous passons une bonne partie de la journée à l’hôtel avant de rejoindre le point d’embarquement des navettes au BARRACHOIS pour 1630 Hr. 

Les bus nous amènent jusqu’au point de départ situé à l’opposé  de l’île, au CAP MECHANT (SAINT-PHILIPPE) où nous arrivons vers 2000 Hr. 


Malheureusement, aucun de nous 3 n’a pu dormir durant le trajet.



Entretemps, j’ai reçu de nombreux messages d’encouragements émanant de mes collègues, de mes amis et de ma famille. Cela me fait chaud au cœur ! 

Débarquement à quelques centaines de mètres du parking du restaurant ETOILE DE MER, lieu de départ du GRR, que nous rejoignons au travers d’une foule très gaie et en liesse. Il fait noir et il fait encore sec, quelle bonne surprise (mais cela ne durera pas).
Après l’inspection des sacs de course et du matériel obligatoire, nous rejoignons l’enceinte de départ où nous attendons quelque peu nerveusement l’heure de départ fixée à 2200 Hr pile.

Il nous avait été conseillé de ne pas se placer en queue de peloton mais au contraire de se mettre au moins dans la 1ère moitié du peloton des coureurs afin d’éviter les embouteillages au pied de la 1ère montée. C’est donc ce que nous faisons.

2200 Hr, ça y est, le coup d’envoi est donné et les coureurs sont lâchés. 

Quelle surprise, la course démarre comme un boulet de canon et je me demande si c’est bien un raid de 170 Km auquel je participe ou bien si c’est à un jogging du Brabant Wallon !!!! 

Je reste raisonnable et je garde une allure rapide mais pas trop. Quasi 6 Km de bitume en légère montée puis une route forestière à travers des champs de canne (à sucre) durant 5 Km nous amènent au GR ( Km 20) qui monte vers le volcan (Piton de la Fournaise).
 
Pas de chance, directement après le départ, la pluie commence à tomber et elle ne nous quittera plus durant de nombreuses heures. Le terrain étant déjà bien rendu boueux par les pluies antérieures, cela promet ! 

De plus, j’ai perdu de vue mes compagnons : Sylvain et Jean-Luc ; chacun va donc mener sa course à son propre rythme.

Super, pas d’embouteillage pour s’engager sur le GR qui mène au volcan. Longue montée via le sentier de Puy Raymond qui m’amène au point de contrôle  à FOC FOC/Crête de l’Enclos (Km 29, Alt 2350 M ; 2445 M de dénivelé positif) au lever du jour. Il est 0532 Hr (donc 07 Hr 32 de course), j’ai une avance de 01 Hr 30 sur la barrière horaire et je pointe alors en 1638 ème position.

Le temps est couvert et je ne remarque pas le volcan !!! Il fait frisquet et je dois mettre ma 3ème couche (GORE-TEX) pour ne pas trop me refroidir. C’est aussi le 1er gros ravitaillement et je refais le plein de tout.

Je ne m’y attarde pas de trop et je reprends la trace via la Plaine des Sables pour rejoindre le poste du Volcan et son point de contrôle situé au Km 35,3 que j’atteins à 0631 Hr (08 Hr 31 de course, Alt 2320 M, D+ 2595 M) avec une avance de 02 Hr 15 sur la barrière horaire.




Ensuite, je continue vers le pied du rempart des Basaltes, l’Oratoire Ste-Thérèse situé à 2402 M et enfin le Piton Textor (2165 M) au Km 42,2 que j’atteins vers 0820 Hr en 1663 ème position (2755 M D+). Pour le moment, je suis bien, c’est chouette mais je n’ai toujours pas revu mes deux copains, Sylvain et Jean-Luc !

La boue, omniprésente, accomplit son travail de sape et entame insidieusement mes forces. La progression n’est pas aisée et j’arrive finalement à MARE A BOUE, Km 53 (qui porte bien son nom) sous les coassements bien sonores des crapauds et ce, à 1036 Hr, après 12 Hr 36 de course et 2820 M de D+. Je suis en 1689 ème position et toujours pas de nouvelles de mes copains !!! J’ai encore 02 Hr 45 d’avance sur la barrière horaire, ç’est bon ! 




Les 11 Km qui suivent seront d’enfer au vu de la boue et des nombreuses glissades qui vont jalonner ma progression : il est même indiqué sur le panneau du GR que cet itinéraire est très fortement déconseillé par temps de pluie !!!





Il s’ensuit une montée régulière jusqu’au passage  des échelles de  COTEAU MAIGRE puis une rapide plongée  via des échelles métalliques pour atteindre le col et remontée vers le COTEAU KERVEGUEN pour atteindre finalement le gîte du Piton des Neiges, Caverne DUFOUR (Km64,5, Alt 2484 M) après 17 Hr 51 de course et 3940 M de D+. Il est 1551 Hr et j’ai encore 02 Hr 50 d’avance sur la barrière horaire (1755ème position). 

J’en profite pour changer de chaussettes et me badigeonner les pieds de crème anti-échauffement (NOK) car la descente qui va suivre, vers CILAOS, s’annonce un peu périlleuse elle aussi.



Cette descente de 1200 M de D- se déroule sans trop de mal et j’arrive enfin à CILAOS, 1ère base vie où je pourrai me changer complètement, enfiler des vêtements secs et manger un repas chaud (carry poulet !!!).

J’atteins donc CILAOS (Alt 1210 M, Km 72,4) à 1820 Hr (20 Hr 20 de course) en 1760 ème position. Il me reste encore 100 Km à parcourir …. Mon arrêt dure +- 1 Hr et je repars sans m’être reposé quelque peu car il fait nuit maintenant et le brouillard tombe. 

La brume me mouille  bien et cela promet ! En effet, les 7 Km qui suivent pour nous amener au début du sentier du TAIBIT sont assez « corsés » et je prends quelques minutes de repos avant d’attaquer l’ascension-même du col du TAIBIT. Cette ascension (1300 M) est vraiment raide et je ne suis pas très bien. 

C’est un point de non-retour car sitôt le col franchi, nous nous trouvons dans le Cirque de MAFATE et plus aucune route n’y mène !

Samedi 20/10 :
Malgré tout, j’arrive au sommet du col (Km 83, Alt 2080 M et 5370 M D+) et je bascule directement vers MARLA  (Km 85, Alt 1580 M) que j’atteins le samedi 20 à 0122 Hr après 27 Hr 22 de course, toujours sans avoir dormi).  Mon avance fond encore et je n’ai plus qu’01 Hr 38 d’avance. Je suis maintenant 1423 ème et c’est juste la mi-course.
Il fait froid, j’essaye de m’alimenter mais cela devient de plus en plus malaisé.

Je m’informe auprès d’un bénévole affecté au pointage  de la position de mes copains et, mauvaise nouvelle, il apparaît que ceux-ci auraient arrêté ! Zut alors !

Je repars après quelques minutes pour rejoindre le GR et je traverse la ravine de MARLA pour remonter vers la Plaine des Tamarins et ensuite vers le Col de FOURCHE (Alt 1930 M, Km 90, 5835 M D+). Endroit dangereux s’il en est : passage difficile et glissant au bord du vide. D’ailleurs, un trailer, Thierry DELAPREZ (52 ans) a chuté de 80 M et y a laissé la vie …


Le col franchi, on bascule vers la Plaine des Merles, une route forestière et enfin le départ du Sentier Scout où nous rejoignons les concurrents du trail de BOURBON . Je pointe au départ du Sentier Scout à 0515 Hr (31 Hr 15 de course) au Km 93,7 (Alt 1758 M) en 1264 ème position. Bref ravitaillement puis, après avoir franchi la Grande Ravine et sa passerelle suspendue, une rude ascension et une nouvelle descente me permettent de rejoindre ILET A BOURSE (Km 101,7 , Alt 890 M) où j’arrive à 0753 Hr. J’ai encore plus d’01 Hr 30 d’avance sur la barrière horaire.

Encore 3 Km parsemés de descentes et de montées sèches et j’atteins le poste de contrôle et de ravitaillement situé à l’école de GRAND PLACE LES BAS au Km 104,9 (Alt560 M) à 0858 Hr (34 Hr 58 de course, 6340 M D+) en 1150 ème position. Mon avance se maintient mais ce n’est pas facile. Il fait très chaud déjà et les montées me paraissent de plus en plus ardues.



Je tente de me reposer un petit ¼ Hr, à l’ombre et je repars après m’être ravitaillé. Le soleil tape vraiment dur et j’attaque une sèche montée vers le point de vue de GRAND PLACE LES HAUTS (Alt 1014 M) et ensuite une descente assez périlleuse (graviers : quelques chutes dans notre petit peloton) vers LE BLOC, sous l’objectif de la caméra de télévision située dans un hélicoptère qui nous survole d’assez près.



En bas, nous traversons le gué de la Rivière des Galets (l’envie de m’y tremper tout entier est terrible…) pour remonter assez dur vers le col de la ROCHE ANCREE (730 M) et encore redescendre vers la ravine de ROCHE PLATE. Ensuite, c’est une longue montée qui nous conduit à l’école de ROCHE PLATE, point de contrôle et ravitaillement situé au Km 114,6, Alt 1100 M, 7540 M D+. Je suis sur place à 1456 Hr et la barrière horaire est fixée à 1600 Hr. Plus qu’une heure de marge. Je suis en 1395 ème position et je sens que j’ai vraiment dur. Je n’ai vraiment pas le temps mais, malgré tout, j’essaye de fermer les yeux durant quelques minutes et je repars peu de temps après. Je n’arrive pas à bien m’alimenter et cela me pose un gros souci.

L’objectif suivant est MAIDO TETE DURE, PITON DES ORANGERS, la nouvelle difficulté de l’épreuve cette année, située à 2030 M d’altitude (Km 121,2 ,1000 M plus haut et 7 Km plus loin) et dont la barrière horaire est fixée à 1900 Hr. Son ascension sera un véritable calvaire pour moi : comme tout au long de l’épreuve, de nombreuses marches, des rochers innombrables et de hauteurs différentes, un terrain souvent glissant entameront sérieusement mes forces. 



J’arrive enfin au sommet à 1844 Hr et je n’ai plus qu’un ¼ Hr d’avance. Le soleil se couche et il fait très vite froid. J’enfile rapidement ma GORE-TEX et j’essaye d’avaler un petit peu de ravioli mais ça ne passe pas. Je ne m’attarde pas et, via un parcours en montagnes russes, je rejoins, sans m’en rendre compte  à cause de l’obscurité, la paroi vers l’ILET ALCIDE.

Ensuite, c’est une longue descente (1700 M D-) qui s’opère à travers des champs de géranium et, via de nombreuses marches en rondins, je cours à la limite de mes forces pour arriver avant la limite de la barrière horaire (2300 Hr) à l’école de SANS-SOUCI (Km 134,1 Km, Alt 350 M) où je pointe à 2256 Hr, 4 minutes avant l’heure fatidique. Je suis exténué !!!

Curieusement, durant cette longue descente, j’étais dans un état second et j’avais l’impression d’avoir déjà parcouru ce tronçon alors que je n’y avais jamais mis les pieds. Un vrai « zombie » !!!

Dimanche 21/10 :
Bref ravitaillement avant de rejoindre le contrôle suivant situé à 2 Km de là mais le sentier n’est pas facile et la barrière est fixée à 0030 Hr. J’arrive donc au stade de HALTE LA à 0025 Hr  (après 50 Hr 25 de course et 8730 M de D+) encore plus fatigué. Je ne suis plus trop conscient de ce que je fais et j’ai du mal à réfléchir pour organiser efficacement mon changement de vêtements (en effet, il s’agit de la seconde base vie où notre 2ème sac d’assistance avait été amené) et mon ravitaillement. 

Je perds beaucoup de temps et je repars sans me ravitailler pour tenter de rallier le point suivant, situé 6 Km plus loin mais, surtout, après plus de 600 M de D+ et en ayant moins de 2 Hr pour effectuer ces 6 Km. 

Petite anecdote : j’ai rattrapé un coureur local durant ce tronçon (il était à l’agonie), je l’ai dépassé et, curieusement, il était de nouveau devant moi quelques Km plus loin, alors qu’il n’en menait pas large. Je l’ai même vu franchir la ligne d’arrivée à LA REDOUTE lors d’un reportage télévisé !!!! Cherchez l’erreur…. 

Cela démarre par une très forte pente et je n’avance pas du tout. Mes pieds me font souffrir et je perds mes facultés de jugement. C’est ainsi qu’après un bonne ½ Hr, je décide de faire machine arrière et de revenir au stade de HALTE LA plutôt que de ne pas pouvoir atteindre le point suivant dans les délais et « agoniser » sur le terrain.
C’est à ½ conscient que j’annonce mon arrêt aux officiels et que je me vautre sur un lit de camp pour m’endormir quasi instantanément.

Il doit être +- 0330 Hr ce dimanche 21/10/12. Le Grand Raid s’achève ainsi pour moi à HALTE LA, à 34 Km du but ultime.




03 Hr plus tard, je me réveille et le soleil tape déjà dur. Avec un trailer japonais qui avait arrêté également, nous parvenons à nous faire ramener à ST-DENIS via une camionnette qui rapatrie les sacs d’assistance des coureurs jusqu’au stade d’arrivée de LA REDOUTE.

De là, je rejoins, à pied, mon hôtel où j’arrive vers 0930 Hr et où je retrouve mes deux copains, Jean-Luc et Sylvain. Nous échangeons nos impressions et nous faisons le point de nos courses respectives.

Finalement, je ne suis nullement déçu de ma course car j’ai vraiment tout donné, sans réserve, et je n’en pouvais vraiment plus. De plus, je n’ai aucune blessure et je suis donc en bonne santé si ce n’est que je suis complètement « vidé » !!!  




Les nombreux encouragements que j’ai reçus via SMS, les appels de ma tendre moitié (Véro) et mes nombreuses pensées vers Marchos (un véritable ami, trailer,  décédé un mois plus tôt) m’ont permis de tenir jusqu’à ce moment-là.

Malheureusement, le physique n’a pas suivi et la machine a dit « STOP ».

Ne m’en voulez pas de ne pas avoir répondu durant la course à vos nombreux messages !!!

Quelques chiffres :

- 170,7 Km et 10845 M D+
- 2795 partants
- 1363 « survivants » (soit 49 %)
- vainqueur : Killian JORNET en 26 Hr 33
- 1ère dame et 10 ème au scratch : Emilie LECOMTE en 33 Hr 03
- dernier arrivé : Thierry OUZAN en 66 Hr 21
- sur les 8 Belges au départ, 4 sont arrivés (50 %) : Françoise MORAY, Thierry
  BARRAS, Thierry DENONCIN et Luc HENNUS 



Observations : - très nombreux déchets : le trailer réunionnais n’est pas encore
                           sensibilisé au fait de protéger la nature et de la préserver de toute
                           pollution      
                        - Réunionnais parfois « tricheurs »
                        - assistance personnelle = gage de confort et de performance                           (avantage aux « locaux »)
                        - bénévoles très sympas et serviables
Ti Punch de réconfort avec Beaucaillou !!!


 Fin du séjour : la journée du lundi 22/10 nous a permis de récupérer quelque peu avant de reprendre notre avion le mardi 22/10 à 2125 Hr à ST-DENIS. Après un vol sans histoire, nous avons atterri à PARIS ORLY le mercredi à 0625 Hr et nous avons rejoint notre Belgique en début d’après-midi.

Merci encore à mes 2 compagnons, Jean-Luc et Sylvain, pour leur sympathique compagnie durant ces 10 jours que nous avons vécus ensemble !

Merci à vous tous, supporters et donateurs, pour vos encouragements et votre soutien au projet humanitaire « ACTION MAISONS » lié à NEPAL-SECOURS.

Pour information, les fonds récoltés jusqu’à présent s’élèvent à +- 2.200 €.

C’est formidable !

Liens intéressants :     

ASBL NEPAL-SECOURS : 
http://www.nepal-secours.be/
Site du GRAND RAID (Diagonale des Fous) :   http://www.grandraid-reunion.com/
                             

Signé : Joël MEUWIS ou Buffalo Joe